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  • Photo du rédacteurKarin

Jardins suspendus

Encore un lieu atypique visité ces derniers temps, où la météo nous donne le répit que l’actualité ne nous laisse pas.

Le Villaggio Cagnola, comme son nom ne l’indique pas, se compose uniquement de quelques vagues bâtiments, dont le principal est une villa de style Art nouveau cher à la région de Varese dans ses années fastes.

Construit à la fin de la Première Guerre mondiale par Albino Cagnola, qui a également conçu le parc, le bâtiment a été donné à la ville de Milan en 1938. L'endroit est alors devenu un lieu de repos pour les blessés de guerre et plus tard, en 1948, il a été transformé en établissement d'enseignement laïque, accueillant les enfants orphelins de partisans et de déportés politiques ainsi que les enfants difficiles envoyés par le tribunal des mineurs. L'école était un modèle éducatif d'avant-garde où l'on étudiait le chant, le théâtre, le cinéma, les sciences et où des ateliers de menuiserie, d'agriculture et de mécanique étaient proposés. Elle a fermé en 1963 avec la mort de son directeur.

La zone appartient désormais au parc régional du Campo dei Fiori, qui a supervisé sa restauration. Mais succincte, la restauration. Enfin bon, je n’ai pas vu avant. La villa est fermée et semble être le siège d'un centre polyvalent qui abrite un accrobranche, un parcours d'orientation et une école de VTT. Le tout est immobilisé depuis qu'il y a Covid.





Dans l’enceinte se trouvent également les ruines d’autres structures, un antique four et un bâtiment très moderne. Etrange, donc. Nous commençons à nous aventurer dans le parc vallonné en montant un escalier à droite d’une tour en pierres de taille. Après avoir dépassé le bâtiment moderne, plutôt moche et à la fonction obscure, nous nous trouvons au pied d’une falaise impressionnante, une zone aménagée avec une passerelle dans ce qui doit ressembler lorsqu’il n’y a pas sécheresse à une sorte de petit marais. C'est une des nombreuses sources de la rivière Olona.



Repartant sur le chemin principal, nous arrivons à la hauteur d’un mini temple néoclassique à côté des restes d’une fontaine et en dessus de ce qui devait être des annexes et la colonie. Il fut un temps, la fontaine comportait des jets d'eau, des colonnades et des statues, aujourd'hui toutes disparues.



Le chemin serpente dans une forêt étonnante, remplie d’arbres morts mais toujours debout, et parsemée de sentiers, d’escaliers et de bancs taillés dans la roche. Peu après le temple, à un croisement entre le chemin principal et un autre chemin assez large mais peu entretenu, il s’agit de ne pas hésiter à prendre ce dernier si l’on ne veut pas rater quelques clous du spectacle: la statue en bronze d’un guerrier géant assis de manière contemplative sur un grand trône. Et je confirme: selon l’angle d’où on le regarde, il est assis sur le trône, c’est indéniable. L’oeuvre est dédiée aux héros morts et mutilés de la Grande Guerre. D'ici, on surplombe les traces d'une (ancienne?) carrière. Peu après, il ne faut pas hésiter non plus à descendre un escalier étrange qui mène à un point de vue non moins surprenant sur le village de Rasa et plus loin Milan.


Rejoignant le sentier principal, nous continuons à monter en direction du Monte Legnone pour découvrir l’autre versant du Sacro Monte ainsi que l’ancien restaurant Bellevue et le Monte Campo dei Fiori. Ce qui fait beaucoup de monts.




Les derniers mètres pour atteindre un vieux lego en ciment, apparemment un refuge, s’effectuent sur un sentier qui serpente parmi la végétation sèche. Un air de printemps pourtant avec quelques premières fleurs et les surprenantes roses de Noël (l'Hellébore noir). De tous côtés partent d’autres petits sentiers désaffectés menant à des points de vue croulants taillés dans la roche. Arrivés en haut sur une sorte de replat, nous sommes soudain rattrapés par le vent et bien que la vue sur la plaine et Porto Ceresio soit stupenda, nous ne nous attardons pas. D'ici, on pourrait continuer sur le Monte Legnone et redescendre sur Brinzio, le village voisin, afin d'effectuer une boucle.


Nous revenons sur nos pas en ne quittant cette fois plus le chemin principal. Après avoir repassé à côté du temple néoclassique, nous avons une vue sur l’ancien four à chaux de la Riana dont nous tentons de faire quelques photographies à contre-jour. De plus amples explications sur ces fours, dont les ruines s'éparpillent dans tout le Varesotto, sont à lire dans le billet Fornaci.



La promenade ne nous prendra qu’une heure et demie. Pour compléter l’escapade et pour autant que vous soyez à jour avec vos vaccins et/ou maladies, vous pourrez visiter la Villa della Porta Bozzolo située à une petite vingtaine de minutes en direction de Laveno, à Casalzuigno. Pour nous ça sera niet, même les jardins avec un masque. Et je ne vous dis pas le monde de fou!



Bref, on reviendra si les temps changent, d’autant que la région semble également regorger d’autres belles balades.


Références:




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