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  • Photo du rédacteurKarin

Au bord du lac de Côme

Sortant de notre zone de confort, nous découvrons aujourd’hui une petite partie de la rive occidentale du lac de Côme. Une région superbe et très proche de la nôtre, si l’on fait abstraction du fait que l’on doit traverser Lugano pour s’y rendre. Et notre affreuse plaine sinistrée à toute heure de la journée.

Sur les hauts de Menaggio, le panorama s’ouvre sur ce lac tortueux, avec un paysage assez semblable à ceux que l’on connait déjà, mais un chouïa différent quand même. Nous traversons en voiture quelques villages léchés aux églises rutilantes et aux hôtels majestueux. Il y a un monde fou, même en cette fin août. De nombreuses villas se visitent mais semblent prises d’assaut, comme les bateaux. Partout des demeures plus belles les unes que les autres, dont beaucoup sont pourtant fermées. Et un littoral qui semble avoir été préservé des horribles complexes modernes qui peuvent défigurer le lac de Lugano.


Nous nous arrêtons à Lenno où nous entrons dans l'église et découvrons une incroyable crypte. Située au niveau du lac, elle a été plusieurs fois inondée par le passé. Son origine remonte au XIe siècle, tout comme le baptistère octogonal sur la place du village. Ses colonnes ont probablement été récupérées d'un édifice romain.



Nous reviendrons à Lenno pour visiter la Villa del Balbianello fermée le mercredi et dont l'allée de pins émerge en bout de péninsule. Notre but d’aujourd’hui était autre et n’a pas l’air de follement intéresser les touristes: découvrir le Sacro Monte della Beata Vergine del Soccorso, situé dans les hauts de la localité. J'imagine qu’en effectuer la montée en talons compensés et leggings résilles n’est pas recommandé.



Ce mont sacré (de la Sainte-Vierge du Secours) (aussi appelé Sacro Monte d'Ossuccio) comporte comme son homonyme de Varese quatorze chapelles, des mystères et un sanctuaire. D'ailleurs, il s'est construit selon son modèle. Je vous fais cadeau des informations techniques qui peuvent se trouver au début du billet Sacro Monte. La comparaison entre les deux ne fait pas photo, celui de Varese a vraiment quelque chose de particulier. Mais cette montée d’une vingtaine de minutes, avec des constructions très simples et une rue pavée bordée d’oliviers possède tout de même son charme. Les oliviers ne sont pas une exception dans la région, il s'y effectue depuis très longtemps une petite production d'huile locale. Quant à l'aguillage électrique habituel, on essaie de faire abstraction.


On va là-haut.


L'installation a probablement été réalisée à partir de 1650 par volonté des Franciscains et avec l'aide des nobles de la région. Elle s'est terminée en 1710 et ses chapelles accueillent deux-cent-trente statues de terre cuite en taille réelle, pour la plupart réalisées par Agostino Silva (un Vaudois 😂) Pour l'heure, ces oeuvres, ainsi que les trompe-l'oeil qui ornent les murs, sont protégés par un fin grillage qui ne permet pas de les admirer dans une semi-pénombre. Un petit malin a néanmoins cisaillé un trou dans chaque fenêtre ce qui nous permet de prendre quelques photographies et de constater que le tout mériterait un bon coup de plumeau et un peu de colle forte.



Au fur et à mesure le panorama s’ouvre sur le lac de Côme et les chaînes de montagne. Le sanctuaire a été inscrit au patrimoine culturel de l'UNESCO en 2003. Avant cela, des constructions d'autres siècles s'étaient effectuées sur le parcours, si bien que des entrées de propriétés et des boîtes aux lettres voisinent parfois curieusement les chapelles.



Lors de la construction de la voie sacrée, le sanctuaire était déjà centenaire. Il avait été bâti pour vénérer une statue en marbre de la Vierge du XIVe, considérée comme miraculeuse et que l'on peut encore admirer à l'intérieur de l'édifice. Sa structure s'est agrandie et modifiée au cours des siècles. Plutôt austère vu de l'extérieur, il renferme quelques joyaux parmi les trucs qui brillent, comme les fresques du plafond garnies de stuc. Depuis l'esplanade, on surplombe l'île Comacina, successivement bastion romain, propriété belge et colonie d'artistes.



Nous reprenons notre véhicule pour rentrer, replongeant très rapidement parmi les bus-camping et la foule. La Villa Carlotta n’a pas désempli. Les places de parc sont prises d’assaut. La sécheresse, ici aussi, a créé de nouvelles plages. Quelques virages et nous laissons le lac de Côme derrière nous pour retrouver le Ceresio et ses bouchons. Pas de doute, nous reviendrons. Reste à cibler la bonne période pour être un peu au calme, s’il y en a une.

Je vous quitte sur la chapelle zéro et les mystères du kitch.


Sources:

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