Cannobio - Sant'Agata - Orrido di Sant'Anna
- Karin
- il y a 2 jours
- 3 min de lecture
Aujourd’hui, nous avons fait une chouette excursion en Bavière.
Non, je rigole. Mais laissez-moi râler un peu dès l’introduction, ça m’évitera de le faire après.
Nous sommes donc au Piémont, au bord du lac Majeur où la ville de Cannobio déroule le tapis rouge aux touristes de langue allemande. Et ça marche, il y a pléthore. Pourtant, une majeure partie de la troupe est déjà de l’autre côté du lac. Au marché de Luino, où en ce mercredi on débarque par cars entiers pour profiter des articles Mega Schön. On l’aura compris: j’ai un peu de peine avec le tourisme de masse et surtout avec la manière dont les locaux s’y prêtent.
Il s’agit maintenant de faire abstraction, de se boucher les oreilles et d’effectuer la balade après avoir traversé le lac en bateau. L'arrivée sur le quai de la petite ville colorée est toujours aussi poétique. Avec un peu d'appréhension, j'évalue la grimpette jusqu'au village perché à droite. Mais les distances semblent toujours plus impressionnantes lorsqu'on les juge de loin. Non ?
Depuis le port de Cannobio, nous longeons les rives jusqu’au centre sportif et traversons le fleuve Cannobino.
Après quelques centaines de mètres peu charmants au bord de la grand-route, nous trouvons le sentier muletier qui va nous mener en serpentant jusqu’au hameau de Casali Campeglio. Là, une petite église fermée, un panorama qui s’ouvre sur le lac Majeur et les îles de Brissago.
Encore quelques minutes de montée et nous atteignons le village de Sant’Agata, habité depuis l'époque romaine. Longtemps isolé, il n'a été relié par une route carrossable qu'en 1953. Plus entretenu que d'autres villages italiens difficiles d'accès que nous avons visités, il semble néanmoins que son Circolo Ricreativo soit envahi depuis longtemps par les ronces et son école, malgré sa vue privilégiée, reste fermée. Au bout du village se dresse l'église, mentionnée dès le XIVe siècle et transformée à de multiples reprises. Je garde surtout de l'intérieur une impression de luminosité rare dans ce genre d''édifice. Au pied d'une antique croix en fer forgé, une petite esplanade avec un café nous tend ses bancs pour une pause. D’ici, la vue plonge largement sur le lac et Cannobio en contrebas. On pourrait suivre la partie de foot sur le stade s’il s’en déroulait une. Un endroit idéal pour prendre un kleines Frühstück. Non, j’avais promis que j’arrêtais.

Derrière l'église, après le cimetière, nous entamons la descente. Elle suit un autre flanc de la colline le long de murs de pierres sèches. Nous rejoignons ainsi l’extrémité ouest de Cannobio, Traffiume, une commune autonome jusqu'en 1929 qui doit son nom à son édification au bord de la rivière. Sa belle église, avec son clocher détaché, est malheureusement fermée (et sillonnée de fils électriques).
Quelques pas encore sur une route étroite et la petite église Sant’Anna se dévoile juste avant la spectaculaire vue sur l’orrido, ces gorges créées par l’érosion d’une rivière. Construite au XVIIe siècle sur les vestiges d'une chapelle, l'église est bordée de deux ponts, l'un d'époque romaine, l'autre plus moderne et carrossable.
Décrit comme un lieu spirituel, un havre de paix et de nature, l’endroit est bien évidemment blindé aujourd’hui. Paddles, bateaux gonflables, créatrices de contenu en string, touristes cramoisis qui se massent pour LA photo. M’en fout, mon logiciel me permet désormais, une fois à la maison, de tous vous enlever un par un sur les miennes, de photos, afin de faire croire que nous avons effectivement vu un havre de paix et de nature. Question spiritualité, même l'église est fermée. Ne restent que les cairns instagrammables au bord du Cannobino. Heureusement, le bruit de l’eau couvre le brouhaha ambiant et nous permet de profiter de notre petit pique-nique dans un coin un peu isolé avec un minimum d’inconvénients. À part une vue imprenable sur les fesses molles de Greta qui se change derrière un buisson.

Il reste une petite heure de balade, je vais peut-être réussir à la terminer sans en mordre un. Au bord de la rivière, la piste cyclo-piétonne nous ramène vers le centre que nous visitons rapidement avant de reprendre notre bateau. D’autres photos de cette jolie petite ville figurent sur le billet Via delle Genti.
J’ai apprécié cette promenade mais je la referais plus volontiers hors saison touristique. C’est-à-dire… entre le 23 et le 28 novembre, peut-être.

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