top of page

Valsolda

  • Photo du rédacteur: Karin
    Karin
  • 24 août
  • 4 min de lecture

La Valsolda est une région qui s’étend entre la frontière suisse de Gandria et la ville de Porlezza. Au bord du Ceresio, au pied d’une chaîne de montagnes majestueuses, elle se compose de territoires sauvages, de quelques villages cossus et d’un torrent, le Soldo, dont elle tire son nom. Entre le XVIe et le XVIIe siècle, la vallée a vu naître une floraison d’artistes, architectes, peintres et sculpteurs qui firent carrière en Italie et en Europe. Beaucoup, revenus au pays après leur exil, y ont laissé leur patte.

Nous garons la voiture à San Mamete et quittons aussitôt les rives du lac pour prendre de la hauteur sur un sentier muletier qui longe les gorges du Soldo. Peu après l’église, nous atteignons la chapelle de San Carlo érigée au XVIIe siècle à l’occasion de la canonisation de Carlo Borromeo, archevêque de Milan et seigneur de la Valsolda. La légende veut que le grand homme, ayant emprunté le chemin pentu pour aller visiter ses églises, se serait appuyé, fatigué, contre la roche et y aurait laissé une empreinte. Une croix y serait apparue dans la foulée. C’est pourquoi le lieu a été choisi pour bâtir la première des sept chapelles de la voie sacrée dédiée à San Carlo, projet pieux interrompu mystérieusement après la construction de la troisième halte.



Un long escalier heureusement ombragé nous mène à Loggio, le seul village plat de la vallée. Deux ruelles parallèles, désertes, où flottent encore les traces d’un âge d’or. Nous déambulons le nez au vent, admirant les façades des maisons souvent ornées de fresques religieuses et témoignant d’une époque plus faste.



La casa Mossini en est l’exemple éloquent. Située sur une placette moussue, cette ancienne demeure seigneuriale s’orne de dessins d’angelots et d’une fresque représentant la Vierge des Sept Douleurs avec le Saint Suaire. Le culte du Suaire avait été rapporté à Loggio par des artistes émigrés à Turin où il était alors exposé au public. Aujourd’hui l’édifice semble souffrir d’un peu plus de sept douleurs et l’on regrette que les fonds manquent pour restaurer ces splendides demeures. Un lavoir couvert du XVIe siècle, avec son bassin circulaire en pierre, clôt la visite avant l’église - fermée - et l’esplanade qui offre enfin un panorama dégagé sur Castello, perché sur sa falaise. Et sur le lac, vert turquoise ce jour-là.  Paysage superbe malheureusement lardé de fils électriques. 



Notre crapahute n’est pas terminée, nous continuons à arpenter le pavé pour franchir le Soldo sur un petit pont de pierre. Non sans avoir fait un détour glissant pour voir de plus près la superbe cascade. Elle jaillit en contrebas d’un pont plus contemporain et imposant, lui-même dominé par le sommet des montagnes. Un lieu enchanteur et exotique.


ree

Après quelques virages, nous atteignons Puria, un village qui semble plus habité et soigné que Loggia même si de nombreuses fleurs en plastique me laissent songeuse. Nous le traversons en empruntant de multiples escaliers, dépassons une petite chapelle désaffectée (photo prise à travers la serrure), des fontaines, une placette. L’église, un peu excentrée, attendra: mon compagnon commence à peiner dans les marches en pierre. 



Nous gagnons ensuite Castello par une petite route qui franchit à nouveau le Soldo, cette fois adouci en bassins naturels. Des gens s’y baignent, les chaises longues sont installées, les grills sont prêts.

Castello, malgré son nom, n’a plus de château: détruit au XVIe siècle, il n’en reste que quelques murs englobés dans de nouvelles habitations et une chapelle qui domine le bourg. Le village conserve pourtant son allure défensive. Maisons disposées en demi-cercles sur l’éperon rocheux, ruelles pavées, passages voûtés, et à nouveau des escaliers.  


Vue sur Loggio et une partie des Denti della Vecchia depuis l'entrée de Castelllo
Vue sur Loggio et une partie des Denti della Vecchia depuis l'entrée de Castelllo



Ici naquit Paolo Pagani, peintre baroque. Sa maison est devenue un musée qui se visite le week-end. Mais c'est surtout dans l'église San Martino qu'il a laissé son empreinte la plus spectaculaire: un plafond couvert de fresques qui ont valu à l'édifice le surnom de « Petite Chapelle Sixtine de la Lombardie ». L'intérieur mérite le détour alors que la façade n'a aucun éclat particulier. Depuis l'esplanade, la vue plongeante sur le Ceresio et le San Salvatore au loin achève de subjuguer le visiteur.



Nous revenons alors sur nos pas vers l’entrée nord du village pour descendre sur San Mamete schuss en bas par un chemin pavé plus récent qui serpente entre quelques habitations privilégiées. Au bout d’une ruelle, un portique s’ouvre sur la route principale et le bord du lac, nous avons bouclé la boucle. 



San Mamete, malgré son nom prometteur, est sans doute le village le moins pittoresque du parcours. Quelques arches donnant sur le lac et une petite place saturée de voitures. Mais au moins le choix parmi trois troquets ouverts, luxe suprême, pour y savourer notre rituelle bière de fin de promenade.



J’ai beaucoup aimé cette escapade dépaysante à quelques kilomètres de chez nous. La Valsolda mérite qu’on s’y attarde davantage. La prochaine fois, j’irai plus haut, jusqu’à Dasio, pour prolonger la découverte.

J'attends seulement de récupérer de mes courbatures.


Nous avons certainement raté :

  • le cimetière de Loggio où se trouve une deuxième chapelle dédiée à San Carlo

  • la Casa Museo Pagani


Sources:


Plan et détails de la promenade:






Commentaires


© 2020 par Cas'Arte

Tous droits réservés.

Les textes et les photographies sont propriété de l'auteure. 

bottom of page