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  • Photo du rédacteurKarin

Mais c't'équipe !


Retrouvez ici les lieux et les protagonistes de La Perle, la Coquille et la Provence publié l'année dernière à la même époque.


En partant pour le Sud, en ce mois de juillet, je n’avais rien oublié. La liseuse, j'y avais pensé, et le câble, pareil. Mais cette fois, aucune ligne particulière n’a enrobé ces vacances. Il faut dire que je terminais à peine " Assez de bleu dans le ciel", de Maggie O’Farrell, un moment assez réjouissant, si bien que la lecture du dernier Dicker me paraissait relativement plate et parvenait plutôt bien à m’endormir chaque soir.

J'attendrai d'avoir terminé cet ouvrage avant de vous dire si je compte le plâtrer ou non. Mais à l'heure où je vous parle, je me demande comment un écrivain qui a obtenu un certain nombre de prix et dont on parle beaucoup peut se permettre d'écrire aussi mal. J'avais pourtant bien aimé l'affaire Quebert et le Livre des Baltimore. Mais ici, dès les premières pages, j'ai été submergée par un doute insidieux. Bon, d'après ce que je sais, il est suisse. Mais suisse... allemand ? Est-ce qu'il y aurait un problème de traduction là-derrière ? Pas du tout, il est de langue maternelle française, ce jeune homme.

Oui, mais alors, avant d'écrire ce truc, il a été vraiment très aidé?

Non?

J'ai l'impression que lui-même, sur ce coup-là, il ne s'est pas relu.

C'est son brouillon.

Non?

Lorsque la sauterelle et moi sommes arrivées chez nos hôtes, tonton et tontaine barbotaient dans un fond de piscine vaseux, les travaux de réhabilitation ayant été freinés par une météo printanière catastrophique et la construction d'un bassin pour vrais poissons. Ils étaient surveillés par Jaraude qui s’est montré assez vite beaucoup plus intéressé par notre sandwich.


Jaraude

- Il est toujours aussi moche, ce chien, confirme P.A. Mais finalement, je l’aime bien. C’est pas de sa faute s’il est con. Et puis, il l’est toujours moins que certains trous du cul que je connais.

Voilà, le ton est donné, on boit une Grim en bouteille, même si elle est meilleure en pression. D’ailleurs, la bière en général, c’est meilleur en pression. Tout de suite, on traite de sujets d'importance. La barre est mise très haut.

Et ce soir, sinon, on mange quoi?

 


- Une fois, au printemps, on a retrouvé un chat tout au fond. Il avait passé sous la bâche, ce con.

- Et vous l'avez gardé ?

- Bien sûr, bobette! Il avait gelé,tiens! Il était taxidermisé dans un gros glaçon. Comme dans le dessin animé, là, avec ce trou du cul d'écureuil !

Piscine, jour 1.





 

On branche la télé sous l’auvent, si c’est pas la classe, et on regarde la chaîne l’Équipe, parce que figurez-vous qu’on est le 6 juillet, en plein quart de finale France-Uruguay. Pour le vrai spectacle, on zappe sur un autre canal. L’Équipe, c’est seulement avant les matchs, après et pendant la mi-temps, car ils n’ont pas les droits pour diffuser les images des arènes. Je ne sais pas ce qu’ils font, à ces moments-là, parler pour ne rien dire, certainement. Ils semblent assez doués pour ça, c’te bande!

Dans le zapping que vous trouverez si vous cliquez ici, vous comprendrez assez vite le pourquoi du comment. Le moment que je préfère, c'est : "Respecte tout de même ton public qui a dû régler son téléviseur pour s'adapter à ton rouge à lèvres." Enfin, si vous parvenez à visionner jusque là.


C'est lors de notre escapade de deux jours à Nice que la sauterelle et moi verrons la demi-finale. Ou du moins tenterons-nous d'en attraper quelques images pendant la première mi-temps, nous faisant rabrouer plus ou moins gentiment lorsque nous eussions cru trouver deux petites places sur des terrasses bondées. (Je n'ai, quant à moi, aucune prétention au Prix Goncourt.)

- Ah, ben non, là, c’est réservé, désolée! minaude une damoiselle du crû. J'ai des amis qui vont arriver. De toute façon, vous perdez rien, il y a 13 secondes de différé sur cette télé par rapport à internet.

Tiens, j'ai envie de lui mettre deux claques, et en direct. Saucisse, va !

Ensuite, aux armes citoyens, ce sont des visions de Libération dans les rues du Vieux-Nice. On agite des drapeaux aux fenêtres, on lance des fumigènes, on s’embrasse. Ils sont fous, ces Gaulois! Dans le canapé-lit de mon air be'n be, je me surprends cette nuit-là à chanter la Marseillaise. Et je réalise qu'il ne m’est jamais arrivé d'entonner sous la couette: Sur nos monts, quand le soleil, annonce un brûlant... brillant… puissant…assommant…réveil.

Sinon, ben Nice, c'est beau.


Café des Chineurs

Vieux Nice


Immersion au Mamac (Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain)


J'ai pas tout compris, mais j'avoue que je n'avais pas trop envie de lire non plus. Une histoire d'évanescence.

J'aime bien les bocaux.

Le lendemain, dans les rues, la liesse est retombée. Nous peinons à trouver un endroit où prendre un petit déj. Nous nous échouons un moment à Beaulieu-sur-Mer, attirées par le nom de la Baie des Fourmis et une villa grecque. Ce matin, nous avons bien vu une cathédrale orthodoxe. A la fin de la journée, nous retrouvons notre bus vert et blanc avec wi-fi, snack, clim et chauffeur sympathique, qui pour l'instant tente de sortir de l'agglomération en injuriant les automobilistes dans un mélange de français et d'arabe. D'ailleurs, la sauterelle a préféré changer de crèmerie et aller se réfugier derrière les toilettes qui refoulent. A l'aéroport de Nice, je tente une approche vers notre ami parce que nous ne parvenons pas à nous connecter au wi-fi.

- Ah non, mais le wi-fi, sur ce bus-là, il ne fonctionne jamais! Je sais pas pourquoi.

Je confirme, il est très sympathique, quand il veut. Bon, je n'ai pas voulu insister en précisant qu'à l'aller, ce n'était pas le même bus et ça ne fonctionnait pas non plus.

J’envoie un SMS au grand Helvète qui doit venir nous récupérer à Aix-en-Provence. « Nous partons maintenant de Nice. » Le temps que tonton Jules ait rebranché son PC et retrouvé son code pour réactiver le roming sur son Nokia 3210, et pour cela je vous fait cadeau de la bande son car elle contient des formules explicites, le temps que cela soit accompli, donc, mon "maintenant" de 17h est réceptionné à 18h30. Panique à bord.

Le jeudi, c’est magret de canard sur la plancha et P.A. qui s’y colle pour autant qu’il se réveille à temps de la sieste qu’il a commencée juste après le goûter.

- Ah oui, il est fort. Il a posé la viande sur le grill. Et à un moment... Ouaw ! Il a tourné la viande.

Avec Michèle, on se bidonne et on l’appelle Barbecue.


Le soir, sous l’auvent, l’ampoule solaire de mon cadeau-con s’allume au bord de la fontaine aux poissons rouges. Ici, mon éditeur de site m'empêche d'importer l'une de mes vidéos. Vous ne savez dès lors pas ce que vous manquez : mon petit nain appuyé sur un rocher, les fesses à l'air, le tout filmé sur une plate-forme de démonstration circulaire. Je ne peux quand même pas balancer ça sur Youtube, je perdrais de ma crédibilité.

Déçues, sommes-nous, au bord de cet étang à poissons, car à notre retour de Nice nous pensions découvrir des oeufs, des têtards puis plein de petits niards en Pampers. Avant notre escapade, Wikipédia nous avait pourtant informées que les bulles suspectes s'apparentaient à un ballet nuptial. Il semble qu’il y ait eu erreur d’interprétation.D'ailleurs, je ne suis pas sûre que nous ayons compris où se trouvait leur anus, mais en fin de compte, cela n'a pas grand chose à voir avec le reste. Dans la piscine, ma gazelle a retrouvé sa pastèque géante gonflable. Dire que nous avons échappé de peu à la tong de 1m80 et à la bouée flamand rose. C’est à la mode. Pour dire, à Nice, plein de jeunes femmes ne semblent éprouver aucun complexe à se promener les cheveux mouillés avec un brownie autour de la taille. Remarquez, je trouve ça plus rigolo que le burkini.


Cette semaine, nous avons également effectué notre baptême de vol en planeur. Et, ironie du sort, c’est moi qui parviendrai, avec mon pilote bien sûr, à rester le plus longtemps dans les airs alors que mon estomac m’oblige à retrouver des techniques de respirations que je ne pensais plus avoir à utiliser depuis mes cours de préparation à l’accouchement en 1997. C’est magnifique, bien sûr, mais la prise d’altitude en vrilles m’a fait penser à l’autosilo de Lugano, le seul endroit avec les Centovalli où j’ai mal au coeur même en conduisant.

Le lendemain, coup de fatigue, une immersion vers 11h au marché de Lourmarin me donne envie de relire le misanthrope. Pourquoi ce besoin de posséder ces espèces d’énormes poussettes tout terrain ? C’est un peu comme avoir un 4x4 à Barcelone. Et il font les mêmes pour les chiens? Mais non ! Aie, mes pieds! Pardon, mesdames, je vais prendre un pot de miel. Ah non, je n'avais pas vu, autant pour moi, c’est le stand du poissonnier. Courage, fuyons! Le grand Hélvète m’a laissé un SMS « Rdv 12h30 devant la pharmacie » Celui-là, je ne le recevrai jamais. Même pas une heure plus tard. Jamais. Avec Michèle, nous évitons l’esclandre (oh, piou piou, hein!) et nous empressons de cacher nos paquets de clopes et de laver le cendrier à la Javel dès notre retour.

Le dimanche, jour du retour, après une nuit partagée avec un moustique, j’ai moyennement envie de conduire sur 300 kilomètres d’autoroute. Ce qui tombe assez bien puisque ma sous-marque Renault me plantera dans la montée à la hauteur de Voiron.

Le dépanneur local est au téléphone avec la centrale de mon assurance. Son interlocuteur est un très gentil monsieur suisse allemand un peu lent à la détente. Mon nouveau copain français est hilare en me désignant le combiné.

- C'est un vrai, lui !

On a failli tomber en panne à nouveau avec sa camionnette, on a bien ri.

- Scrrchch…crchichh… voiture 14, vous m’entendez? Ici la centrale. J’ai une famille belge qui a crevé à la borne 117. Ils ont la roue de secours, mais pas le matériel pour la changer.

- Ah, ben. Pas de bras, pas de chocolat !

- Scrrcchhh… ?

- C’est bon. Voiture 14. Je prends. Terminé.

Le temps de nous allumer la télé dans le poste de secours et notre dépanneur est reparti. Même s’il n’y a pas l’Equipe, au pire on pourra toujours regarder la finale dans notre aquarium si l’on n’est pas de retour à temps à la maison.

C’est en taxi que nous parcourrons la deuxième partie du trajet. Lorsque je regarde le compteur s’agiter dans les centaines, je comprends pourquoi je paie des assurances. La sauterelle est enchantée, c’est tout confort, il y a même des led bleus qui s’allument dans les portières lorsque nous sommes dans les tunnels.

- J’ai misé sur la berline allemande, il n’y a que ça de vrai, nous concède notre chauffeur grenoblois, pas chauvin.

Ça, c’est sûr que c’est mieux qu’une sous-marque française achetée neuve en leasing il y a deux ans et demi. Qui consomme depuis le début presque autant d’huile que d’essence. Depuis la Sunbeam de mes parents en 1975, c’est la première fois que je dois me balader avec un jerrican dans le coffre.

Alors, que voulez-vous, ce dimanche de juillet, après de telles vacances et de retour dans nos pénates suisses, on ne pourra que tenir pour les Bleus.

Post-Scriptum : Après avoir terminé avec grand peine la lecture du dernier Dicker, je maintiens ce que je pense de cet ouvrage en début de post. Je rajoute qu'avec son intrigue, le monsieur prend vraiment ses lecteurs pour des imbéciles. J'ai même songé, voire espéré, aux instants où cela devenait tellement saugrenu et grand-guignolesque, qu'il devait y avoir un gag là-derrière. Je ne l'ai pas trouvé. Et je regrette beaucoup de l'avoir lu en format numérique car je ne peux pas le plâtrer.


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