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  • Photo du rédacteurKarin

Quand le Fri-Art me donne des Fri-ssons

En virée à Fribourg avec un collègue enseignant et néanmoins ami, notre escapade pluvieuse s'est transformée en journée culturelle allant de Tinguely et Niki de Saint-Phalle à Gutenberg, en passant par l’art contemporain à Fri-Art. Le premier musée est un petit bijou et de toute façon je suis fan donc peu objective. Comme pour la suite me direz-vous. Gutenberg, c'est plus classique; en fille de typo et imprimeur, je ne peux qu'être un minimum éveillée mais j'avoue que je commence à avoir faim.

Après une fondue à se relever la nuit dans la vieille ville de Fribourg que j'apprécie toujours autant, nous nous apprêtons à nous cultiver à nouveau.





Fri-Art, donc. Musée d'art contemporain. Le bâtiment est ouvert mais le lieu est désert. A l’accueil, une tasse de café sale est posée sur le bureau. Donc, l’endroit est vivant. Plus tard, je ne suis plus trop sûre. Et si l’objet était une allégorie? Tout à coup, deux jeunes gens descendent l’escalier en portant un matelas. Un happening, certainement. Par la suite, nous ne rencontrerons plus personne et ne paierons donc jamais notre entrée. Peut-être étions-nous filmés en caméra cachée durant toute notre visite et avons-nous ainsi contribué sans le savoir à la gestation de l’oeuvre. Si ce fut le cas, je commencerais presque à comprendre, voire à apprécier, la prestation artistique.

Mais avant ça, pas.

D’ailleurs, alors qu'il met un pied dans la première pièce, le copain m’informe: « Je crois qu’il n’y a pas d’expo, ça m’a l’air en travaux. »



On voit qu’il n’est pas très habitué à l’art contemporain. Tout de suite, je viens l’aider.

-Attends, tu permets?

Et de pénétrer à mon tour dans la salle.

- Non, non. C’est l’expo. Le bureau métallique, là, au milieu, c’est une oeuvre. Les cercles en acier posés par terre, aussi. Et les deux tenues de chantier, sur les clous, ça, c'est la pièce maîtresse.

Dans une petite annexe, nous profitons de notre solitude pour contribuer à l’art moderne en rigolant comme des clés à molette.

Art contemporain Art contemporain amélioré

Pour nous expliquer le sens de ce néant, il y a un fascicule de 40 pages. Ah, tant pis, désolée, j’ai pas pris mes lunettes. A la base, je ne suis pas venue pour lire, excusez-moi. Je resterai donc une ignare imperméable à l’art avec un grand circonflexe.

Dans un sens, ces explications, même si je ne les ai pas lues, ça me rassure un peu. Elles justifient le salaire de l’artiste. En fait, je ne sais pas. Vous en pensez quoi, vous? On le paie vraiment pour ça? Ou bien, il fait ses trucs le week-end parce qu’il n’a pas de pelouse à tondre et de confitures à mettre en bocaux?

En relisant ceci 4 ans après, je ne sais pas comment je dois le prendre. 😅

A l’étage, nous apprenons comment fabriquer un mobile moche avec une clochette rouillée et des bâtons de contreplaqué. Pas cher. Mais vraiment moche. Le moteur posé par terre, c’est une oeuvre. On a eu le temps de l’examiner, il n’y avait presque rien d’autre dans la pièce. Et par le trou dans la colonne, quand on a trouvé de quel côté y placer son oeil, et bien on voit une tache noire sur le mur.



En tout cas, je suis très contente de cette visite et je félicite ce musée de m'avoir fourni, et gratuitement en plus, de quoi rire aux larmes pendant cinq bonnes minutes. D’après notre président, le rire est bon pour la santé. Je suis requinquée pour un moment.

Au sous-sol, on projette un dessin animé d’art et d’essai.

- J’aime bien les fauteuils, dit le copain en désignant les sièges de la salle, tous dépareillés.

Il commence à capter le concept, c'est bien. D'ailleurs, ne l'avais-je pas assuré qu'on allait s'en prendre une bonne pinte? La dernière fois que je suis venue ici, il y avait un tableau vert foncé et un autre vert clair. Mais c'est moins rigolo à écrire.

Et alors qu'il hésite encore à s'asseoir sur un pliant, l'exercice semblant aussi périlleux et improbable que fixer les images sur l'écran, je le laisse lâchement dans l'expectative.

- Je t’attends dehors. Trop d’art, comme ça, d’un coup, ça me donne mal à la tête.


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