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  • Photo du rédacteurKarin

11 minutes

Il n'est pas dans mes habitudes d'allier dessins et coups de gueule et je me réjouis des réactions suscitées sur les réseaux sociaux avec la publication de ma femme en souffrance. Si je dois apporter une pierre à l'édifice, je préfère le faire de cette façon plutôt qu'en allant montrer mes seins devant le Palais fédéral ou en peignant des clitoris.




L'essentiel du texte écrit à la main sur la partie gauche est l'extrait d'un article paru dans le journal Fémina du 9 août. J'y mets des guillemets mais précise que j'ai légèrement remanié le texte car il contenait un peu trop de répétions à mon goût. 😅 De plus, j'ai sciemment occulté le fait que les deux hommes incriminés soient d'origine étrangère car cela n'a rien à voir avec mon message.


«En février 2020, après une sortie en boîte, une jeune femme est agressée par deux individus. L’un des hommes, mineur au moment des faits, maintient la victime alors que l’autre en profite pour la violer. Il se rendra ensuite à la police et sera condamné.

Le prévenu a fait recours et son jugement est révisé en deuxième instance fin juillet 2021. La Cour d’appel de Bâle-Ville décide d’atténuer la peine du violeur. De 4 ans et 3 mois de prison, la peine est réduite à 3 ans d’emprisonnement, dont la moitié avec sursis. Si bien que le prévenu sera libéré de sa détention provisoire ce mois d’août car il aura purgé sa peine.

Pour justifier ce nouveau jugement, la présidente du Tribunal a suggéré que la victime aurait eu une part de responsabilité dans le viol qu’elle a subi. La présidente affirme que « la jeune femme avait joué avec le feu » en « envoyant des signaux aux hommes ». Quant au viol, d’une durée de 11 minutes, il a été estimé « relativement court » par les juges et n’a pas entraîné de blessures physiques irréversibles. Le juge a aussi questionné le fait que la victime n’a pas fait appel à un soutien psychologique à la suite de l’agression. "

Le Ministère public de Bâle-Ville et la victime attendent le verdict écrit avant de décider s’ils vont faire recours au Tribunal fédéral, ce que j’espère sincèrement car j’estime que ce jugement est une honte pour mon pays. La Suisse, donc... J'ose alors imaginer que dans ces sphères, on puisse nous prouver que l'on a quelque peu évolué depuis le serment du Grütli. Mais à voir, ça n'est pas gagné. Des manifestations se sont organisées dans plusieurs villes de Suisse et les participantes, majoritairement féminines, ont gardé onze minutes de silence pour matérialiser la durée du viol.

À Bâle, l'un des policiers sur place se serait exclamé : "C'est bien la première fois que je vois autant de femmes silencieuses pendant aussi longtemps."

À cet âne, à cette présidente et à ces juges inhumains, d'autres plus virulents (et légèrement plus vulgaires) que moi suggèrent d'appliquer pendant 11 minutes un traitement dégradant avec un objet relativement long, lui.

On peut imaginer ce que l'on veut, en fin de compte.

On peut juste espérer que cela change.


Et plutôt que de garder onze minutes de silence les poings levés sur ce blog, je propose le When the Music's Over des Doors qui dure exactement 10 minutes 59.




Sources :

Dessin en format A4 en techniques mixtes, portrait à l'encre de Chine réalisé d'après une photographie.

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