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  • Photo du rédacteurKarin

Usine à gazes

Cette fabrique fut très connue en Italie. Il s’agit d’un garzificio sanitaria, qui ne trouve pas de traduction en français à moins d’utiliser le terme « gazerie sanitaire » ce qui n’est pas terrible. Le mot vient de « garze » et du fait que l’entreprise produisait, entre autres choses, des bandes de gaze.


Dès 1902, Luigi Gaetano Ceschina a décidé de créer des usines pour la production et le commerce de produits sanitaires. Jusqu’alors, l’Italie devait importer ses équipements et matériel médicaux. Grâce à l’entrepreneur, le premier Garzificio a été construit pour traiter le coton brut. En 1911, Ceschina crée la Société Anonyme Sanitaire et ouvre des usines à Milan et ici, au bord de la rivière Olona, le vent en poupe grâce à la guerre en Libye qui a nécessité davantage de produits pour les soldats blessés. Parmi les bâtiments, il y avait des entrepôts pour le filage du coton, le tissage de la gaze, le blanchiment, la fixation et l’emballage des produits.


Pendant la Première Guerre mondiale, les militaires ont repris le Garzificio et l’ont fait fonctionner à un rythme très élevé. L’usine produisait du matériel médical, du coton pour les armes et des masques à gaz. Le patron testait la qualité de ses masques lui-même. Il se faisait enfermer dans une pièce où l’on diffusait du produit toxique. Apparemment, il en est toujours ressorti.

Entre deux guerres, l’entreprise a pu reconvertir sa production et chercher de nouveaux matériaux innovants.

Pendant le fascisme, Ceschina n’a pas cédé aux idées du gouvernement. Pour cette raison, entre autres, la Seconde Guerre mondiale a entraîné de grandes pertes pour l’industriel. Les bombardements ont détruit un grand nombre de ses bâtiments et usines. L’un de ses fils et son frère sont décédés durant le conflit.

En raison de problèmes de santé, Ceschina a laissé les rênes à ses fils survivants. Il est mort en 1960.




L'usine est restée active jusqu'en 1976, date à laquelle Mario, l’un des fils, a été enlevé par la mafia puis tué. Dès lors, l'usine a commencé à faire faillite et a fermé ses portes quelques années plus tard.

Aujourd’hui, toute la zone est à l’abandon et la nature y reprend ses droits. Certains édifices sont effondrés, ceux qui sont encore plus ou moins debout sont farcis de trous comme ne l’est pas le Gruyère.

En 2012, la police a découvert des déchets polluants dans la rivière bordant l’ancienne usine et a mis tout le bâtiment sous séquestre.



Non, ce n’est pas nous qui avons fait le trou dans le mur. Nous n’avons fait que nous enfiler dans la brèche. J'en profite pour placer que "la loi 614 du Code Pénal italien n’a pas été enfreinte pour la réalisation de ces images car le lieu n’est pas habité ou utilisé à des fins commerciales." Nous n’y avons rien touché et rien pris. Je le jure. Même si le cimetière de dame-jeanne ou celui des bidons rouillés m’ont lourdement fait de l’oeil.

Quel gâchis!

Ce qui résume bien l'idée générale lorsque l'on se promène dans ces régions du nord de l'Italie.


Sources:


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