Aujourd’hui nos pas nous amènent dans le Varesotto pour une balade peu répertoriée trouvée par hasard. Dans un premier temps, il s’agit de dénicher Masciago Primo, village perdu sur une colline desservi par une route étroite. L’endroit n’est pas moche mais pas très vivant. À la sortie de la bourgade, après une chapelle entourée de bâtisses éclectiques commence la boucle qui nous intéresse.
Salvatore Furia était un personnage connu à Varese, vulgarisateur scientifique, éducateur, fondateur du Centre astronomique du Campo dei Fiori. Ce sentier didactique entre nature et histoire lui est dédié. Inauguré en 2016, il semble correctement indiqué et entretenu. Dès les premières minutes, il faudra effectuer un aller et retour en s’écartant de la boucle pour découvrir deux curiosités. Perdue au milieu des champs, la pierre du diable a évidemment fait naître des légendes. Le trou et le noircissement du caillou aurait été causés par le démon dans un accès de rage alors qu’il ne parvenait pas à détourner un villageois du droit chemin. La réalité, moins poétique, montre une tentative avortée de tailler cette pierre morainique destinée à un moulin de la région. Un peu plus loin, on trouvera le lieu enchanteur des sources pétrifiantes. Les explications du phénomène étant un peu absconses, je laisse place aux images.
Pour effectuer ce détour, la piste est déjà moins évidente mais cela en valait la peine et on contrôlera nos tiques au retour. Reprenant le sentier principal, nous continuons en suivant « Linea Cadorna » car il semble que l’entretien du sentier didactique se limite au poste 1 et que des panneaux se soient fait la malle. Ou aient été intervertis. Ainsi, à un embranchement, on nous annonce le Sass della Rossera à 25 minutes et la Linea Cadorna à 30 alors qu’ils se trouvent respectivement à 1 et 5 minutes. Le bloc erratique, transporté par les glaciers, occupe une position isolée et a fait l’objet, comme ses autres cousins rochers, de légendes et d’histoires de sorcières.
Arrivés au point le plus haut de notre parcours après avoir emprunté une vieille route militaire, nous avisons quelques entrées souterraines de la ligne nord, un important dispositif de fortifications et de tranchées construit dans ces montagnes en prévision de la Première Guerre mondiale, le tout n’ayant jamais servi. On trouvera plus de détails sur ces vestiges historiques dans le billet des Tranchées aux fées. Pour l’heure, les galeries ouvertes ne nous attirent pas plus que ça et font penser que la colline où nous nous trouvons est un gros Emmental (car le Gruyère, le vrai, n’a pas de trou).
Il ne nous reste plus qu’à descendre en direction de Masciago sur un sentier très caillouteux et un peu casse figure, où quelques prédécesseurs (mais en quelle année?) ont réalisé du land art. J’ai beaucoup aimé cette promenade et cette forêt aux angles féériques. Informations techniques en fin de billet.
Reprenant notre char pour quelques minutes, nous partons en direction de Cunardo avec le naïf espoir d’y trouver une terrasse sympa où manger un panino. La bourgade construite à flanc de colline est intéressante et vu le nombre de gamins à la garderie, encore habitée. Nous arpentons ses ruelles sous un soleil de plomb, trouvons la citation de Mussolini mais pas la terrasse.
C’est en voiture également que nous ferons les quelques minutes qui nous séparent de l’Orrido di Cunardo, une caverne béante enfouie dans la végétation au fond de laquelle coule la rivière Margorabbia. On peut apparemment en visiter une partie mais nous n'en avons pas tellement envie sur le moment. D’autant que nous ne sommes pas en manque de précipitations et que l’eau gronde en contre-bas.
C'est par là.
Données techniques et petites précisions dans le PDF:
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