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  • Photo du rédacteurKarin

Le Projet Air Witch



Attention !

Ce texte contient des spoilers. Il s’agit de le lire APRÈS avoir visionné le film ci-dessus.

Le Projet Air Witch est donc en boîte et j’imagine dès lors que comme ses grands frères, j’aurai de quoi faire quelques suites, mettons que je m’arrêterai à 36. Comme expliqué dans l’article Semaine ⌗7 où l'on trouve le teaser, ce titre assez plat vient du fait que le Projet Costa Witch, c’était pire. La musique contenue dans la bande son est ce que j’ai pu trouver de mieux dans les morceaux libres de droit, afin d’éviter d’avoir à nouveau des problèmes avec YouTube et les Américains. Pour le deuxième volet, étant donné que Josiane a payé de sa personne, je vais de ce pas chercher une nouvelle réalisatrice mais j’ai bon espoir que Marguerite ou Germaine prenne le relais.

Ce film est entièrement tourné iPhone sur l’épaule, voire dans la poche arrière droite de mon jeans. L’équipe de tournage, au nombre de un, dispose de petits moyens et ça se voit mais j’ai fait en sorte de vous donner un minimum la nausée en coupant les plans trop flous et louvoyants.

Dans le petit bois derrière chez moi, il y a donc un étang très très sauvage qui attire les cigognes-hérons comme Carla et les chevreuils comme Eva, ainsi que des grenouilles qui copulent. Et quelques bipèdes débiles avec des motos et des quads parce qu’il en faut partout et que ce n’est hélas pas une espèce en voie de disparition.

Un partie de l’ancienne mine d’or s’est ouverte au public il y a quelques années mais il ne s’agit que d’une galerie principale. D’autres tubes se trouvent encore dans la forêt et j’en connais des entrées, certaines insoupçonnables, enfouies sous la végétation ou envahies par l’eau. Elles ne sont malheureusement pas très photogéniques.

Il y a une bonne trentaine d'années, aux abords d’une ancienne cahute de mineurs en ruine, des hurluberlus se sont mis dans l’idée de construire une sorte de parc d’attraction. Ce projet-là n’a pas abouti, et tant mieux. Mais alors que le bâtiment principal ne s’est jamais terminé, des étangs artificiels avaient été aménagés et des petits bateaux, du style jouets dans lesquels on met une pièce de 2 francs pour faire un tour, avaient déjà été apportés sur place. Si bien que gamins, nous y passions nos journées, cohabitant avec des mini-grenouilles peu farouches que nous pouvions attraper facilement en joignant nos paumes et préférant ramer plutôt que mendier des tunes à nos parents qui se seraient inévitablement demandés ce que nous foutimassions exactement dans cette forêt.

Eva la chèvrefeuille n’est malheureusement pas très nette mais ce n’est pas faute d’avoir coopéré. J’en avais un magnifique plan séquence même pas tremblant. Je pense. Si j’avais appuyé sur le bouton au lieu de le faire au moment où je franchis un énième grillage.

Je dois avouer que lorsqu’il est écrit Ganz verboten, Privat, ça me fait un effet boeuf.

Ces maisons perdues dans les bois, où la nature reprend le dessus, elles m’impressionnent et me racontent des histoires. Où sont les propriétaires alors que des bouleaux sont en train de pousser sur le balcon? Gisent-ils à l’état de haricot lyophilisé dans l’une des chambres aux volets vermoulus clos, alors que personne ne s’est aperçu qu’ils n’étaient pas venus acheter leur lait au village depuis vingt ans? Dans l’une, c’est mon assistant technique du moment, à peine majeur, qui a osé descendre pour moi à la cave en poussant une porte entrouverte. Faisant fi des toiles d’araignées, il n’a rien trouvé de plus que des dizaines de litres de jus de pommes tellement périmés qu’ils peuvent laisser penser que l’édifice va exploser sous peu. Qu’y a-t-il dans les eaux troubles de cette baignoire ornant la terrasse? D’ailleurs, quel problème ont-ils exactement avec leur baignoire, les gens d’ici? Quel minestrone contient cette vieille soupière aux anses travaillées et au couvercle doré traînant sur un mur? Que fait là dehors cette machine à écrire Hermès de 1953 estampillée « Économat de l’État » avec l’écusson tessinois? Envahie par le lierre, elle représente une jolie image de l’administration à laquelle je me heurte et je pense aller la chercher sous peu car elle ne manquera à personne, mise à part à quelques fourmis. Par contre, la Lada derrière le mur, dont la dernière sortie sur l’autoroute semble dater de l’an 2000, je la laisserai où elle est. Vu les bidons d’huile pour moteur retrouvés sous la tonnelle, elle ne semble guère plus performante que ma Dacia Duster de 2015.

En ce qui concerne le bêtisier, je précise que j’étais vraiment coincée quelques longues secondes derrière la porte turquoise que l’on voit à la fin mais si je vous écris ces lignes, c’est que j’ai réussi à sortir de ce bouge, ce qui n’a pas été le cas de la pauvre Josiane, bien sûr. Je suis relativement heureuse d’avoir pu recycler en conclusion au moins une de mes séquences ratées, même si j’ai dû en bricoler une à partir de l’un de mes tableaux, turquoise également. Oui, je suis le Mac Gyver du film d’horreur.

Pour en terminer avec ce texte, je piquerai le mot de la fin à ma môman: « Celle-là de vidéo, tu ne pourrais pas l’envoyer à l’Office du Tourisme tessinois. »

A moins que.

Avant le week-end de l’Ascension, les milieux touristiques proclamaient à corps et à cris: « Revenez chez nous, on est clean et il fait beau! » mais depuis deux jours et l’ampleur de cette autre vague, ils ont déjà changé leur slogan en « Revenez chez nous mais seulement un petit peu et sortez masqués! »

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