Karin
La porte, épisode 2
Notre nouvelle porte est donc provisoire et pourrait être visible dans sa version définitive en fin de semaine si Dieu, Alain Berset et notre artisan du dimanche le veulent.

J'ai travaillé pendant treize ans dans un bâtiment scolaire provisoire qui vingt ans après est toujours en fonction, je me méfie donc beaucoup de ce terme, surtout quand il est énoncé par ce genre d'asticot.
Il faut reconnaître qu'elle semble pouvoir être assez belle cette porte, même s'il ne faut pas regarder de trop près à certains endroits où les coups de rabot doivent faire tousser mon grand-père ébéniste sur son petit nuage. Mais il parait que c'est normal, tout comme le fait qu'elle ne ferme pas bien, certainement à cause du cylindre, provisoire lui aussi et je ne saurais vous dire pourquoi. Et évidemment, à la place du panneau plus clair, il y aura une vitre mais c'est seulement à 16h que notre ami a avoué qu'il ne l'avait pas.
Dans la pose, qui est comprise, mais seulement avec l'aide du client apparemment, n'est pas inclus le travail de rhabillage. De l'intérieur, elle est vraiment unique, ma porte.

A l'extérieur, fort heureusement, l'automne est toujours aussi beau et le temps est clément. C'est donc à pieds depuis ici que je m'aventure en Italie sur le monte Clivio, avec un petit crochet au sanctuaire della Beata Vergine di Trezzo, juste au-dessus de Dumenza, village natal de Vincenzo Peruggia célèbre pour avoir dérobé la Joconde au Louvre en 1911. Dumenza se targue d'avoir certainement hébergé Mona quelques jours dans ses murs, juste avant que le voleur ne se fasse pincer à Florence où il essayait de la vendre.
Quelques jours plus tard, c'est sur le sentier de la châtaigne que je m'aventure en compagnie de ma voisine et tante. Une boucle de plus de 15 kilomètres dans le Alto Malcantone où l'on passe par quelques villages typiques et où l'on oscille entre paysages de montagnes, pâturages d'un vert presque fluorescent et forêts de bouleaux, et de châtaigniers, bien sûr, extrêmement bien entretenues. Après quatre heures et demie à parcourir les vallons, mon sac commence à peser et mon dos à vriller. Je ramène, en plus de couleurs plein les yeux, de quoi faire une dernière brissolée.
Je vous quitte sur ce coin de ciel bleu, j'ai un coup de fil à passer. Car le "fin de semaine" évoqué en ce début de billet, commencé puis laissé en plan, correspondrait à vendredi en 6. Or nous sommes mercredi en 11 et il s'agit maintenant de retrouver notre ami pour savoir à la fin de quelle semaine de quelle année il compte venir nous terminer son bricolage.
Dieu et Alain Berset n'ont donc rien pu faire non plus.