Ce vendredi devait être la plus belle journée de la semaine. Il n’était cependant pas prévu que le brouillard colle en plaine et en bords de lacs. Si bien qu’il aurait été idéal de s’échapper plutôt dans les hauteurs afin de voir ce genre de paysage. Événement bien plus rare au Tessin que depuis la dent de Jaman.
Vernate, novembre 2021
Mais voilà, j’avais dans l’idée de partir découvrir la région de Gambarogno, une alignée de petits villages en bord de Lac Majeur, une fois repassée la frontière suisse à Dirinella. Enfin bon, regardez sur la carte.
En attendant que cela se lève, nous faisons une première halte, en Italie encore, à la sortie de Maccagno. Ici se trouve une impressionnante face rocheuse équipée et sécurisée pour l’escalade. Vue sur le port et les châteaux de Cannero dans la brume, chapelle commémorative sur la falaise. Aujourd’hui rien ne bouge, à part la toile de la crèche lorsqu'un camion passe dans le tunnel creusé derrière la roche. L’endroit doit être assez animé en saison au vu des chaises, des grills et d’un petit bar du Club Alpin à fleur de caillou. On reviendra.
Continuant la route, nous nous garons à San Nazzaro à la hauteur du Lido pour trouver le chemin qui monte dans le village et longe l’église. Ça se lève, non?
Nous continuons à grimper dans la forêt en bordure de ruisseau pour rapidement retrouver un hameau et une petite route asphaltée.
Deux constats s’imposent assez vite : le brouillard ne veut pas se lever et ces villages ne cassent pas trois pattes à un canard. Les constructions d'inspirations diverses et fondamentalement cubiques, la plupart fermées, s’éparpillent le long de notre chemin. On s'est fait plaisir avec son bout de terrain et son hacienda. Tiens, si ça se trouve, les palmiers, importés et aujourd'hui considérés comme mauvaise herbe, ils se sont disséminés depuis ici. Les noms sur les boîtes aux lettres grattent un peu et côté immatriculation, c’est Zurich qui emporte la mise. Des résidences de vacances et des hôtels pavillonnaires sont comme autant de poux dans le paysage, mais ils s’en foutent, ils ont la vue. Très vite, après avoir lu deux ou trois pancartes d’ateliers ou de panneaux explicatifs, j’ai l’impression que l’on se trouve dans la banlieue d’Ascona qui se situe pourtant en face. Tout est écrit uniquement en allemand, même les horaires de la messe, afin que le brave touriste se sente comme chez lui. Ça tombe bien, il n’y a plus grand chose de tessinois par ici.
Lumière sur Ascona en face. Ach, schön, Ascona!
Architecture. Rien à voir avec l'Ukraine, je crois.
Jonny. Non parla italiano.
L'envers du décor
Nous effectuons une brève incursion dans le jardin botanique. Même si nous avons vu quelques camélias en fleurs, ce n’est ni la saison ni le jour pour le visiter.
Nous continuons alors, toujours sur les petites routes, en direction de Piazzogna. Question architecture, la maison paroissiale n'est pas plus moche que le reste. Une jolie église, cependant, et ses crèches, et nous voici à travers champs et villas à chercher un étang qui n’existe plus. Le chemin n’est pas très clair, il descend à droite vers la chapelle vintage.
C’est sur un sentier que nous entreprenons maintenant notre descente en forêt, au bord d’un autre cours d’eau. Nous débouchons dans un hameau où la petite église à l’abandon m’étonne. En Italie, j'en ai vu, mais au Tessin jamais. Auraient-ils moins d'argent que ce qu'ils essaient de faire croire de façon ostentatoire? Ici, nous passons sous les voies de chemin de fer en suivant un panneau jaune de sentier pédestre, mais cela devait être une erreur de fléchage. Nous finirons le trajet sur la grande route, pour une partie sans trottoir. Cela nous permettra par contre d'approcher quelques demeures de bord de lac, dont la plupart sont évidemment fermées et pas forcément en très bon état. Certaines n’ont même pas dû être aérées depuis un sacré moment.
Retour à la voiture. Ça ne s’est toujours pas levé. On reviendra un jour de beau temps. Ou pas. En tout cas, en évitant la saison touristique.
Nous repartons pour quelques minutes en véhicule en direction de Locarno et nous arrêtons à Vira. Ce petit village en bord de lac et sa magnifique église valent par contre le détour. Une exposition de crèches disposées dans les cours, aux portes, aux fenêtres et même dans les halls d’entrée des autochtones nous permettent d’arpenter les ruelles et de nous faire parfois indiscrets. Certaines façades sont peintes de fresques. Le bar du tennis est sympa. Ça ne s’est toujours pas levé. On reviendra.
En ce qui concerne l'exposition de crèches, il s’agissait ce 6 janvier du dernier jour. Au Tessin comme en Italie, on trouve plus d’une crèche dans chaque village et dans chaque église. J'imagine que s'il arrive ici un jour un ayattolah de la bien-pensance voulant les interdire au nom de la laïcité, il aura autant de succès que s'il voulait éradiquer les pâtes au nom du véganisme ou le foot au nom de l'étique. Si intérêt, je vous donne rendez-vous dès décembre 2023 pour la nouvelle édition de cette manifestation.
Vive les crèches! Vive le petit Jésus! Il est interdit d’interdire et j’en rajoute une couche.
Bon, j’avoue, comme dit ma fille, parfois le bébé, il fait un peu peur.
La Canonica, Germignaga, Italia
Données "techniques" de la promenade
Type : boucle et facile, quelques passages glissants en forêt
Kilomètres parcourus: 5
Dénivelé: 240 m
Temps: 1h 50
Swisstopo
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