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  • Photo du rédacteurKarin

Arcumeggia, village peint

Arcumeggia est un petit village italien de la province de Varese dont les origines sont antérieures au Moyen-Âge. Le centre du hameau conserve les caractéristiques architecturales rurales typiques de la zone: des ruelles pavées étroites sillonnent une zone bâtie compacte orientée de manière à pouvoir profiter pleinement de l’exposition du soleil. Les habitations, qui se composaient à l’origine de quelques pièces, d’écuries et de fermes, ont aujourd’hui été largement rénovées à des fins résidentielles et s’ouvrent sur des cours intérieures. Densément peuplé jusqu’aux premières décennies du XXe siècle, le village a connu un abandon progressif dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’industrialisation et des modes de vie différents ont incité les familles à se déplacer vers les centres urbains. Ceux qui le pouvaient ont conservé à Arcumeggia des résidences où ils revenaient les week-ends et les vacances.

À partir des années 1950, il y fut réalisé une expérience innovante avec pour objectif de combattre l’abandon que connaissaient ces villages perchés et isolés. Des artistes de renommée nationale et internationale furent appelés pour réaliser des fresques sur les façades des maisons et une galerie à ciel ouvert fut ainsi créée. Des cours d’été sur la technique de la fresque et des expositions d’art ont été organisés. Depuis, les rencontres artistiques sont courantes et le nombre d’oeuvres a augmenté au fil des ans. Aujourd’hui, ce sont plus de 150 créations qui constituent le patrimoine pictural d’Arcumeggia.

La route pour s’y rendre ressemble un peu à la montée sur Sainte-Croix, mais avec une seule voie.


Celle pour Duno est moins sportive et ça me va bien, c’est là que nous nous rendons pour rejoindre Arcumeggia à pieds dans une balade linéaire d’environ deux heures.

Garés près de l’église, nous traversons en montée le village de Duno pour y voir un curieux temple et quelques mosaïques. Il faut préciser que les oeuvres d’art, les fresques ou les portes peintes ne sont pas rares dans les localités de la région et que si Arcumeggia a certainement été précurseur en la matière, beaucoup lui ont emboîté le pas. Sans pour autant mettre des cours ou des expositions en place mais surtout pour redonner un peu d’âme et de couleurs à ces rues désertées.


A la sortie du village, on rejoint la route principale pour trouver une vague indication et un sentier non moins vague partant sous une maison. Je me prends à douter un peu mais sitôt dans le bois, la piste se précise et restera relativement claire. La forêt n’est pas entretenue et le sentier franchit des éboulis ou des arbres déracinés qui s’enchevêtrent par endroits. Comme si l'on avait voulu garder les témoins de tempêtes successives. Certains passages au bord du talus sont étroits et pas sécurisés. Appelé "Sentier des Amoureux" parce que les amants des deux hameaux s'y retrouvaient à mi-chemin, il semble aussi déserté que les villages eux-mêmes depuis l'avènement de la Vespa. Nous ne croiserons personne, peut-être aussi parce qu’il fait 34°C à 9h30. Une échappée sur le lac Majeur aujourd’hui voilé, la plaine et des usines moches. Des anciennes bergeries. Quelques Sainte-Vierge. Une horde de sangliers vus de loin et que nous préférerons faire fuir, même s'il y a plein de petits marcassins cro choux, plutôt que voir rappliquer la mère. Un dernier croisement où notre destination n’est pas indiquée. Il faut donc descendre entre deux murs de pierres sèches avant d’apercevoir les premières maisons du village.



Arcumeggia est certes une très jolie localité mais pas beaucoup plus animée que le Sentier des Amoureux. J'étais contente d'éviter la route pensant y croiser pléthore de touristes mais ils doivent tous être encore dans les bouchons. Ou au bord de l'eau. Parce que je l'ai déjà dit qu'il fait très chaud? Au point où nous nous contenterons du centre du village, salivant devant le seul resto fermé (on est lundi) et ratant ainsi un certain nombre d'oeuvres, notamment celles situées vers l'église décentrée où nous n'avons pas eu le courage d'aller. Nous arpentons cependant les ruelles, pénétrons dans quelques cours intérieures à la fonction parfois obscure et passons à côté d'une cuisine à la porte grande ouverte où une ancienne pèle des patates. Les fresques sont belles mais certaines accusent leur âge et les maisons à vendre se situent dans le même pourcentage que dans les autres bleds de la région.





Nous retournons sur nos pas en goûtant à la fraicheur relative de la forêt et je me promets de revenir terminer ma visite d'Arcumeggia sous une autre température. Facile, maintenant qu'on a tracé la piste.


Cette balade peut se combiner avec la découverte de la Villa della Porta Bozzolo située non loin.


Références:


Données techniques:


Longueur: 5 km

Dénivelé: 120 m

Durée: environ 1h30 aller et retour

  • se garer à Duno, parkings à l'entrée du village près de l'église

  • monter sur la Via San Martino ou traverser le hameau et la rejoindre

  • à la sortie du village, partir à gauche dans la forêt (sous une maison)

  • au dernier croisement sans indication pour Arcumeggia, descendre à gauche

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